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Typhaine Le Brusq

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Exposition

Exposition, 2016Centre d'art de Montrelais

Le tableau, ce dispositif plan m’impose des préalables à la construction de la scène, je suis face à un objet quadrangulaire, normé, délimité par son cadre, support matériel, il va devenir le fondement de l’acte de peindre.

Peindre, c’est investir le tableau, le témoin et le point d’appui de la pensée, du discours intérieur, c’est l’endroit du rêve d’où émergent les mots.

 

La création d’un tableau est la création d’un espace, il se construit comme une architecture faite de mesures qu’il ordonne, la surface plane de la toile est segmentée par des lignes en perspective, projection de constructions spatiales qui structurent le plan selon la logique du cadre orthogonal qu’il me donne.

C’est alors que je considère le tableau comme un lieu théâtral qui offre des possibilités scéniques dans lequel le mot doit s’inscrire.

Les mots sont des lieux dans l’esprit et le tableau devient là où se rencontre la vision et le langage.

La composition du tableau accueille les mots et leur inscription génère le croisement du visible et du lisible, voir des mots oblige à les lire et produit une sorte de retard de la perception visuelle qui voudrait englober la toile dans sa totalité, d’où l’émergence d’un mouvement oscillatoire pouvant conduire à choisir entre peinture et déchiffrement comme si momentanément l’écriture effaçait ce qu’il y a à voir.

Le mot qui s’adosse à la surface de la toile nous reconduit à sa planéité, mais nous voyons bien que le tableau propose un espace tridimensionnel, de cela nait un sentiment d’ambivalence entre page et fenêtre.

Introduire un signe verbal, l’inscrire dans un lieu est une façon de le mettre en scène pour scénographier le rapport entre voir et lire, comme de l’écrit théâtralisé.

En avant de soi, les mots.